Organisateur passionné et directeur d’Easy Nautique, Xavier Poirot innove une nouvelle fois avec l’édition 2025 du Pornichet Glisse Trophy, en introduisant un format encore rare en France : la course de pirogue V6 à changement. Inspiré des grands rendez-vous polynésiens, cette course permettra sur 36 kilomètres, aux équipages de changer entre 1 à 3 rameurs à chaque boucle, directement depuis la plage, sous les yeux du public. Entre stratégie d’équipe, gestion de l’effort et spectacle en continu, ce format allie performance, accessibilité et intensité. Après l’expérience de la Vendée Va’a dont il a été le directeur de course pendant plusieurs années, Xavier transpose l’expérience à Pornichet avec un parcours en boucle autour des Évens, pensé pour le show et la sécurité. Une première estivale qui pourrait bien faire date dans le développement du va’a en métropole.
Xavier, peux-tu te présenter en quelques mots et nous expliquer ce qu’est Easy Nautique ? Quelle est la mission de ta structure ?
Je suis fondateur et dirigeant d’Easy Nautique, une structure créée après plus de 35 ans d’expérience dans le développement du nautisme, du sport et du tourisme. Mon parcours s’est construit à la croisée des univers du conseil stratégique, de la conduite de projets, de la formation, et de l’événementiel nautique, aussi bien dans les territoires hexagonaux qu’outre-mer.
Easy Nautique, c’est une structure souple, réactive et participative, spécialisée dans le développement du nautisme et du sport. Notre mission principale est d’accompagner les collectivités, institutions et acteurs privés dans la conception, le pilotage et la mise en œuvre de projets liés au nautisme, aux sports de nature et à l’attractivité touristique. Cela peut aller de l’étude d’opportunité à la direction d’événements nautiques, en passant par la mise en place opérationnelle de plans d’action et le conseil en stratégie de développement.
Ce qui distingue Easy Nautique des autres bureaux d’études, c’est son approche terrain, sa capacité à mobiliser les acteurs locaux, à fédérer les compétences autour de projets structurants, et à proposer des solutions sur mesure, durables et activables immédiatement.
Tu es connu pour ton rôle dans l’organisation de grands rendez-vous nautiques. Peux-tu nous raconter comment tu es venu à créer ou diriger des courses sur des événements comme la Vendée Va’a, le Vendée Gliss ou aujourd’hui le Pornichet Glisse Trophy ?
Effectivement, mon implication dans l’organisation de grands événements nautiques s’appuie sur plus de 10 ans d’expérience comme directeur de course au large à la voile, sur des épreuves comme Pornic-Baiona, Pornic-Gijón ou encore la Pornichet Select Mini 6.50. Cette expérience a renforcé ma capacité à sécuriser, coordonner et piloter des événements complexes, en mer comme à terre.
Mon engagement dans l’événementiel nautique s’est structuré lorsque j’étais directeur de l’Institut Sports Océan aux Sables d’Olonne (2013-2016). J’y ai dirigé une structure unique en France mêlant école de voile, formation, événementiel, restauration-hébergement et sécurité des plages. Cette fonction m’a permis de consolider une approche globale, mêlant vision stratégique, pilotage opérationnel et management d’équipes pluridisciplinaires.
En 2019, j’ai pris la direction de course de la Vendée Va’a, course internationale de pirogues polynésiennes. Je suis en charge du développement de l’épreuve, des partenariats, de la sécurisation des parcours, de la logistique et de la coordination des équipes. Cet événement mêle culture, sport et engagement local, ce qui en fait une aventure humaine passionnante.
J’ai également dirigé pendant plusieurs années le Vendée Gliss Event (2017-2022), une épreuve internationale de paddle longue distance, inscrite à l’EuroTour. Et plus récemment, je co-organise et dirige le Pornichet Glisse Trophy, un rendez-vous estival 100 % sports de glisse qui valorise le littoral à travers le SUP, la pirogue, le foil, les animations de plage et un village de la glisse.
Enfin, depuis 2022, je suis également directeur de course de la Fromentine Vintage Fun Cup, un événement original qui mêle régates de windsurf vintage, combis VW, skate vintage, et animations autour du surf et de la culture glisse. C’est un bel exemple d’événement à la fois festif, identitaire et intergénérationnel, qui rassemble passionnés et curieux autour d’un univers fort.
À travers tous ces projets, mon objectif est clair : créer et diriger des événements nautiques porteurs de sens, structurants pour les territoires, accessibles, innovants et sécurisés, en fédérant les acteurs locaux et en valorisant les savoir-faire.
Cette année, le Pornichet Glisse Trophy innove avec l’introduction d’une course de V6 à changement, ce qui est une première en France. D’où vient cette idée et quel est l’objectif derrière ce nouveau format ?
Cette année, le Pornichet Glisse Trophy innove en introduisant une course de pirogue V6 à changement. Cette initiative s’inscrit dans une volonté de repositionner l’événement sur le multi-glisse, en intégrant des disciplines émergentes et en élargissant l’offre à d’autres activités de glisse. La course de V6 à changement permet de dynamiser la compétition en impliquant davantage de rameurs, favorisant ainsi la participation d’équipes mixtes et intergénérationnelles.
VENDEE VA’A 2 022 27 MAI
C’est une manière d’enrichir l’événement et de toucher un public plus large, à la fois sportif et familial, tout en valorisant les sports de rame collectifs. Par ailleurs, la reconduction pour la troisième année consécutive du WingFoil Trophy confirme notre engagement à intégrer les disciplines émergentes et à faire du Pornichet Glisse Trophy l’un des rassemblements emblématiques des Pays de la Loire.
Pour en revenir à la course de V6, la course à changement n’est plus une première en France car je l’ai mise en place l’année dernière sur la Vendée Va’a. L’idée est venue en constatant que ce type de course 36 km autorisant les changements de 1 à 3 rameurs n’existait pas en dehors des compétitions sur plusieurs jours.
Ce format est presque accessible à tous les rameurs mais il nécessite un entraînement particuliers à la fois pour la distance de 36 km mais aussi sur la technique du changement de rameur qui est très particulière.
Cette année le parcours fait 3 tours des Evens et les changements auront lieu à la plage ce qui va permettre au public de découvrir ce spectacle sportif inédit.
Lorsqu’il s’agit de tenter de créer quelque chose de nouveau, j’aime bien imaginer un format qui ne se fait pas ailleurs.
VENDEE VA’A 2 022 27 MAI
Concrètement, comment va fonctionner cette course à changement ? Peux-tu nous en dire plus sur le parcours, la logistique des transitions, et les spécificités de cette épreuve ?
Pour en revenir à la course de V6, la course à changement n’est plus une première en France car je l’ai mise en place l’année dernière sur la Vendée Va’a. L’idée est venue en constatant que ce type de course 36 km autorisant les changements de 1 à 3 rameurs n’existait pas en dehors des compétitions sur plusieurs jours.
Ce format est presque accessible à tous les rameurs mais il nécessite un entraînement particuliers à la fois pour la distance de 36 km mais aussi sur la technique du changement de rameur qui est très particulière.
Cette année le format se fera avec un départ de la plage et un parcours en boucle qui fait 3 tours des Evens. Les équipes sont libres de décider de changer entre 1 et 3 rameurs ou de décider de gagner du temps en ne changeant pas de rameur mais en accumulant de la fatigue dans l’équipage. C’est une vrai stratégie d’équipe qu’il faut construire.
Les changements auront lieu à la plage ce qui va permettre au public de découvrir ce spectacle sportif inédit. Les pirogues vont s’approcher de la plage, probablement avec de l’eau jusqu’à la taille, changer et repartir aussitôt.
Tu as un regard expérimenté sur le va’a en France. Quelle est ton analyse de son évolution ces dernières années, et quelles sont, selon toi, les prochaines étapes pour le développement de la discipline ?
Le va’a en France a connu une progression remarquable ces dix dernières années, notamment grâce à la confrontation régulière avec des équipes polynésiennes de haut niveau. Ces échanges ont permis aux rameurs hexagonaux d’améliorer considérablement leur niveau technique et tactique. Des événements tels que la Vendée Va’a ont joué un rôle clé dans cette évolution, en offrant une plateforme de compétition, de visibilité et d’échanges à la discipline.
Pour tenter d’assurer une croissance, il est essentiel d’attirer davantage de jeunes vers le va’a. Cette discipline véhicule des valeurs fortes de cohésion, de partage et de respect, qui peuvent résonner auprès des nouvelles générations. De nombreux jeunes, qui ne performent pas ou peu dans d’autres disciplines de la FFCK, pourraient trouver un plaisir immense dans un équipage de V6.
Cependant, la force du V6 réside dans son équipage, ce qui représente également une difficulté majeure. Il n’est pas toujours facile de réunir un équipage complet pour s’entraîner régulièrement, en raison des contraintes individuelles, des indisponibilités ou des blessures. C’est pourquoi le développement de la pratique de la pirogue solo (V1) auprès des jeunes constitue un axe de développement pertinent. En tant que discipline individuelle, elle offre une plus grande flexibilité et permet aux jeunes de pratiquer librement, tout en s’initiant aux fondamentaux du va’a.
Tu lances également un nouveau projet: l’académie du va’a. De quoi s’agit-il exactement, à qui s’adresse-t-elle, et quels sont les objectifs à court et moyen terme ?
L’Académie du Va’a, que j’ai créée et développée avec Tamatoa PEREZ depuis 3 ans, se prolonge sur un autre territoire. Cette initiative vise à rassembler les rameurs et rameuses de l’hexagone autour de leur passion, à ancrer les valeurs du Va’a et à offrir des possibilités de partage et de progression à travers nos coachings. Elle s’adresse aux rameuses et rameurs de niveaux intermédiaire et confirmé.
Pour cette édition 2025, le premier coaching, destiné au niveau intermédiaire, se déroulera du 5 au 7 septembre 2025, suivi du coaching pour le niveau confirmé du 8 au 10 septembre 2025. Les deux stages auront lieu au départ du Centre Nautique de Saint-Brévin-les-Pins (44).
À court terme, l’objectif reste d’améliorer la technique des participants, leur compréhension de la performance et de leur fournir des méthodes d’entraînement efficaces. À moyen terme, nous avons l’ambition de développer des formations en ligne avec un suivi à distance, en nous appuyant sur l’expertise de Tamatoa PEREZ qui est une référence emblématique en Va’a capable d’aller de la découverte pour des enfants à l’entraînement au plus haut niveau. C’est le seul que je connaisse capable de transmettre les valeurs et la technique de cette discipline avec autant de passion.
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