Ce matin, j’ai enfiler ma combinaison néoprene à la lumière d’un lever de soleil landais. Il fait tout juste 7°C, la brume couvre le lac de Hossegor, la pluie et les vents s’invitent à la session. Rien à voir avec les eaux turquoise du lagon de Moorea. Et pourtant, l’appel de la rame reste le même. En Europe, ramer en va’a n’est pas seulement un voyage en Polynésie, c’est aussi un défi climatique. Pour continuer à progresser dans son coup de rame toute l’année, il faut savoir s’adapter, couche par couche.
Voici donc le guide TotalPaddler pour choisir la tenue idéale pour la pirogue polynésienne, du V1 au V6, du soleil du Pacifique aux fraicheurs de l’océan Atlantique.
🌴 Le mythe polynésien : boardshort, lycra et monoï
Dans l’imaginaire collectif, la rame en va’a, c’est du soleil, des lagons à 28°C et des peaux bronzées. Et dans les faits, à Tahiti ou à Hawaï, une tenue de rameur, c’est souvent un short type boardshort, un débardeur ou un lycra anti-UV, et un pareo en sortie de rame. Le va’a est un sport de mer chaude, et la tenue y est aussi minimaliste qu’efficace : protection solaire, liberté de mouvement, séchage rapide.
Mais dès qu’on sort de la ceinture tropicale, les choses se compliquent.
En Europe : quatre saisons et mille compromis
Chez nous, en Europe, ramer en V6 en décembre, c’est un autre monde. Température de l’air proche de 0, vent froid, eau à 12°C voire moins… Le risque principal, ce n’est pas le coup de soleil, c’est l’hypothermie en cas de dessalage (retournement de pirogue). Et si ça arrive – même rarement – il faut être prêt.
💡 Règle n°1 : c’est la température de l’eau, pas celle de l’air, qui dicte la tenue.
Un jour de février à 14°C dehors mais avec un plan d’eau à 8°C ? Oublies le short et passes en mode protection technique. Et voici comment s’équiper intelligemment.
La tenue idéale : un jeu de couches intelligent
Comme en randonnée ou en sports d’endurance, l’art de s’habiller pour ramer repose sur le layering (superposition de couches), pour combiner confort, liberté de mouvement et sécurité thermique.
1. La première couche : respirante et moulante
Le baselayer est au contact direct de la peau. Il doit :
évacuer la transpiration,
sécher rapidement,
rester confortable même mouillée.
Optez pour un top en polyester technique ou laine merinos. Vous trouverez de nombreuses marques et modèles qui correspondent à vos besoins et surtout aux conditions climatiques. Dans la garde robe va’a, j’ai plusieurs baselayer en fonction des saisons.
Mais surtout, un conseil à rappeler : évite le coton. Il garde l’humidité, te refroidit et met une éternité à sécher.
2. La deuxième couche : isolation
Selon la saison, cette couche peut être optionnelle (en été) ou essentielle (en hiver). Elle permet de conserver la chaleur tout en gardant la mobilité.
Polaires fines stretch, t-shirts thermiques, voire un top en néoprène pour les sessions plus froides.
3. La troisième couche : protection contre les éléments
Coupe-vent, pluie, embruns… cette couche doit te protéger de l’extérieur sans te transformer en sauna.
Une veste softshell ou goretex légère, respirante et déperlante, avec zip pour l’aération sous les bras. Certains vous diront : Pas besoin de capuche qui gêne les mouvements. Pour ma part, quand les conditions sont mauvaises, j’aime beaucoup trouver refuge dans ma capuche avec une visière, pour protéger les yeux.
On l’oublie souvent ! Porter son gilet de sauvetage rajoute une couche protectrice qui vous isole mieux du froid et du vent !
En bas, on rame comment ?
Les jambes travaillent énormément en va’a, surtout quand on respecte les bons principes de propulsion. Il faut donc une tenue qui laisse de l’aisance tout en isolant du froid.
En été : short ou cuissard en lycra/néoprène fin (1 à 2 mm).
Mi-saison : legging thermique ou néoprène 1,5 à 2 mm.
Hiver : pantalon néoprène ou combinaison longue sans manches pour garder de la mobilité.
Petit plus : des chaussons néoprène bas pour éviter les pieds gelés si tu montes à l’eau.
Spécificités va’a : stabilité, dessalage et retour d’expérience
Comparé au SUP ou au kayak, la pirogue a ses propres règles :
En V6, le risque de dessalage est faible… mais pas inexistant !
En V1, le dessalage est fréquent, notamment dans le clapot ou le surf.
En cas de dessalage, il faut pouvoir nager et remonter rapidement. La tenue doit donc :
ne pas alourdir,
rester chaude une fois mouillée,
offrir une bonne flottabilité.
Pour moi, le néoprène 1,5 à 2 mm voire 3 mm est idéal : assez chaud, pas trop lourd, bon ratio thermique/souplesse.
Les différents fabricants de combinaisons ont beaucoup fait évoluer leur design pour réduire les frottements et privilégient des matériaux plus souples qu’auparavant.
Bien meilleur que ma première combinaison Long John de 5 mm de couleur bleu que mon oncle, fan de plongée sous glace avait recommandé à mes parents pour la pratique du kayak. Il suffisait de l’enfiler pour procéder à un échauffement complet.
🧊 Et le risque d’hypothermie alors ?
On l’oublie souvent, mais dans une eau à 10°C, tu perds 50% de ta motricité en moins de 10 minutes. Et si tu es seul en V1, loin du bord, ça peut devenir rapidement critique, cf la scène finale de Titanic. D’où l’intérêt de :
Ramer en groupe,
Prévenir son itinéraire,
Porter un gilet de sauvetage fin, agréable et aux normes
S’équiper pour tomber à l’eau, pas pour rester au sec.
Quelques conseils perso à partage :
je déconseille les combinaisons étanches, elles ne sont pas assez respirantes et attention à l’effet cocote minute !
je glisse toujours dans mon camelbak une couverture de survie, un opinel, une wawa et quelques sucreries type compte.
en hiver, je rajoute toujours une veste étanche type goretex, softshell ou vareuse de kayak à rajouter au cas où…
j’ai déjà vu certains rameurs glisser des chaufferettes dans leurs chaussons néoprène l’hivers.
🧢 Les accessoires malins à ne pas négliger
Casquette ou bonnet selon la saison
Lunettes polarisantes avec sangle pour éviter de les perdre
Gants fins en néoprène si tu es sensible au froid mais par expérience, il faut mieux ramer plus fort pour oublier que l’on a froid aux mains
Pochette étanche avec téléphone et carte vitale
Crème solaire, oui, même en hiver !
Bonnet ou tour de cou
Les tenues techniques des sports cousins : kayak et SUP
Les rameurs de SUP et kayak ont depuis longtemps optimisé leur tenue pour différentes conditions :
En kayak, on trouve des long johns (combinaisons sans manches), des vestes drytop (étanches mais respirantes), et des jupes de protection.
En SUP, le combo gagnant en hiver c’est souvent top néoprène + legging technique + veste déperlante.
Bonne nouvelle : ces équipements sont parfaitement transposables au va’a, avec l’avantage d’être testés par des riders exigeants.
Nous allons lancer des tests prochainement avec l’équipe de TotalPaddler pour vous partager nos bons plans et nos recommandations pour ne pas vous tromper lors de vos achats.
🌈 Et en été alors ? Retour à la simplicité
Dès que l’eau dépasse les 18-20°C, on peut repartir sur du minimalisme. Un short néoprène ou boardshort, un lycra ou débardeur technique, et une casquette suffisent. Mais attention au soleil : on pense souvent à l’hydratation, rarement aux coups de soleil sur les cuisses ou les mollets après 2h de rame.
Un legging anti-UV ou une crème indice 50 devient un allié indispensable.
✨ Ma tenue type selon les saisons :
🟢 Été : Boardshort ou short néoprène 1,5 mm + lycra anti-UV manche longue + casquette
🟡 Mi-saison : legging néoprène + top thermique + coupe-vent
🔴 Hiver : combinaison néoprène sans manches + polaire fine + softshell + bonnet ou combinaison néoprène intégrale + veste coupe vent et étanche
🎧 Bonus lifestyle : du bateau à l’apéro
Ce que j’aime dans le va’a, c’est aussi cette ambiance entre sport et culture, ce petit moment post-session où tu échanges avec ton équipage, pieds nus sur le ponton ou à la terrasse du bar d’a coté. Pour ça, privilégie des vêtements qui sèchent vite, sans couture gênante, et qui peuvent aussi t’accompagner pour un café ou un verre après l’entraînement.
Certaines marques font de plus en plus de produits pensés pour cette double vie de rameur : performance + lifestyle. Et franchement, c’est vraiment cool.
Conclusion : ramer avec le bon équipement, c’est ramer plus longtemps
Dans un sport où la glisse, la technique et la régularité comptent plus que l’explosivité, être bien dans ses fringues, c’est déjà gagner un coup de rame. Que tu sois en lagon, sur la Méditerranée, dans l’océan Atlantique ou sur un lac de montagne, le bon matos fait la différence entre une session plaisir et une galère humide.
Respecte ton corps, respecte l’eau, adapte ta tenue. Et n’oublie pas que la meilleure tenue, c’est celle qui te permet de ramer librement, en sécurité, et avec le sourire.
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