À la tête du club Toulon Va’a depuis deux ans, Tepurotu Fariki — que tout le monde appelle « Tepu » (prononcez Té-Pou) — incarne l’énergie et la passion du va’a dans le Sud de la France. Originaire des Tuamotu par son père, elle a grandi en métropole, bercée par la culture polynésienne et l’esprit d’équipe qui anime cette discipline. Sous sa présidence, Toulon Va’a s’impose comme un acteur majeur du paysage national, organisant cette année trois des plus grands événements français de va’a et d’océan racing, dont le très attendu Championnat de France qui se tient du 30 octobre au 2 novembre dans la rade toulonnaise. L’occasion de faire le focus sur le club Toulon Va’a et sur celle qui en est aujourd’hui la cheville ouvrière.
Iaorana Tepu, pour commencer peux-tu nous parler de ton parcours personnel ?
D’où viens-tu, comment as-tu découvert le va’a, et qu’est-ce qui t’a mené jusqu’à la présidence du club Toulon Va’a ?
Bonjour Mathieu et TotalPaddler ! Originaire des Tuamotu de par mon papa, j’ai grandi en France, et j’ai découvert le va’a avec lui.
J’ai de suite adoré, j’en ai fait mon sport et depuis toutes ces années, je suis restée dans le club, aussi bien en tant que rameuse, qu’enfant du club et membre active dans le bureau.
J’ai secondé Cyrille Taraufau, président de Toulon Va’a durant des années, et il y a à peine 2 ans, où j’ai repris la présidence de Toulon Va’a.
Peux-tu nous retracer brièvement l’histoire du club Toulon Va’a ?
Quand et comment est-il né ? Quelles ont été les grandes étapes de son développement ?
A l’origine, il existait à Toulon, une association culturelle polynésienne où se mélangeait le va’a, la course de porteur de fruit, la danse, le tressage… pour avoir un peu du fenua en métropole.
Eddy Chaves a fait de Ruahatu Va’a (l’ancien nom de Toulon Va’a) un des premier club de va’a en métropole, et avec son cousin Karl Teore, ils ont posé les bases du va’a en France.
Nous avons commencé avec 5 équipages sur une course comme “La Porquerollaise”, organisée pour la première fois en 1999. Et maintenant, il y a de grandes courses où s’alignent 50 va’a et c’est ce que nous espérions à nos débuts.
Les kayakistes eux-mêmes se sont mis au va’a, preuve de l’engouement grandissant. Il ne nous manque plus qu’une véritable fédération dédiée au va’a en France pour continuer à structurer ce développement.
Comment décrirais-tu le dynamisme actuel du club ?
Ça bouge beaucoup ! Nous avons un club très actif, avec de nombreuses activités et une forte demande. Le nombre de licenciés augmente chaque année. Nous sommes presque victimes de notre succès : alors que les nouvelles adhésions affluent, nous risquons de manquer de va’a … désormais nous devons donc gérer des créneaux selon les groupes et les plannings d’entraînement et les objectifs de chacun.
Combien de membres comptez-vous aujourd’hui, quelles sont vos activités principales ?
Aujourd’hui, nous comptons environ 130 licenciés.
Notre ADN est résolument tourné vers la compétition : le club affiche un beau palmarès, connu dans toute la métropole — quatre titres consécutifs de champion de France en V6, des podiums et des victoires en individuel, et dernièrement les victoires à la Vendée Va’a en équipages homme et dame.
Mais nous laissons aussi la place aux loisirs qui veulent se faire plaisir à se balader le long de nos belles côtes toulonnaises le dimanche matin.
Ce qui nous manque encore, c’est la jeunesse. C’est un objectif fort pour moi — mais aussi pour la fédération et de nombreux clubs : attirer et former les jeunes à la pratique du va’a.
Quels sont les événements phares que vous organisez ou auxquels vous participez régulièrement ?
Nous essayons de relancer La Porquerollaise interrompue à cause du COVID, avec l’espoir de la relancer en 2026.
Nous organisons également le Te Aito France, la Va’ahine Day et un sélectif pour les Championnats de France (1 année sur deux).
En été, nous faisons découvrir le va’a aux enfants des centres de loisirs de la ville et des groupes scolaires durant l’année.
Ces actions nous demandent un gros investissement en temps et en bénévoles, mais nos adhérents répondent toujours présents. Cela crée une belle dynamique de partage et de bienveillance, des valeurs qui nous tiennent à cœur.
Les Championnats de France 2025 d’Ocean Racing approchent : peux-tu nous en dire plus sur le programme prévu ? Quelles catégories seront représentées, quelles distances, et quelle ambiance espérez-vous créer autour de l’événement ?
C’est la 3ème fois que nous organisons les Championnats de France dans l’aire toulonnaise.
Grâce au Comité Régional de la région Provence-Alpes-Côtes-d’Azur, en étroite collaboration avec Toulon Va’a, nous allons faire de cet évènement, un moment inoubliable…où, comme on dit, les Nordistes n’auront plus envie de repartir du Sud ! hahaha
Le programme et les distances sont soumis à un cahier des charges prévu par la Commission d’Ocean Racing. Toutes les catégories seront représentées : mono, biplace, équipages V6 hommes, dames et mixtes, sur des parcours d’environ 16 km, répartis sur quatre jours.
Un snacking et buvette seront présents tout au long de cet événement et une grande soirée conviviale avec repas sur réservation sera organisée le samedi soir.
Parle-nous du plan d’eau toulonnais.Quelles conditions peuvent attendre les compétiteurs à cette période de l’année ? Qu’est-ce qui rend ce spot unique pour le va’a et l’océan racing ?
Notre plan d’eau est magnifique, entre rade et large, et nous cherchons toujours à offrir de beaux parcours en downwind. La mer Méditerranée peut être capricieuse, en automne, on pourrait penser au mauvais temps, mais nous pouvons avoir tout aussi bien, un beau soleil d’été et du vent pour se faire plaisir sur l’eau. Vraiment, c’est aléatoire mais en général, il fait beau.
C’est un spot unique, à la fois technique et sublime, qui offre toujours de belles surprises.
Enfin, quelle est ta vision du développement du va’a et de l’océan racing dans le Sud-Est et plus largement en France ?
Il faut que davantage de clubs de notre région se lancent dans l’organisation de courses. Et surtout, qu’à terme, une vraie fédération de va’a voie le jour, pour donner au sport toute la reconnaissance qu’il mérite.
Quelles sont, selon toi, les clés pour continuer à faire grandir ce sport et attirer de nouveaux pratiquants ?
Le va’a attire naturellement, grâce à sa culture polynésienne. C’est ce qui le rend unique. Il faut absolument préserver cette dimension culturelle : c’est ce qui transporte les pratiquants, qui ont l’impression, le temps d’une sortie, d’être un peu en Polynésie.
Nous avons déjà bien grandi. Ce que nous voulons c’est encore plus voyager et faire des courses en Polynésie. Pour cela, nous souhaitons développer des partenariats avec des agences de voyage.
Et enfin, pour construire l’avenir du club et préserver l’avenir du va’a en France, il nous faut créer des sections pour les plus petits, recruter des encadrants polynésiens qualifiés pour que nos enfants commencent dès le plus jeune âge.
Les jeunes sont l’avenir, quelque soit la structure, et c’est ainsi que le va’a continuera à grandir et à nous faire vibrer tout en préservant ses valeurs.
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